L’ancienne secrétaire générale du Gouvernement chargée des Reformes, puis chargée des relations avec l’Assemblée nationale et de la Promotion du bilinguisme dans l’administration Mme. Mariam Mahamat Nour, n’a pas été reconduite dans le gouvernement de transition. Cependant, celle qui était au cœur des réformes de 2018 et 2020 pouvait bien contribuer aux institutions de la transition.
Parmi les hommes et femmes politiques ayant participé à la marche du pays ces dernières années, figure, certainement, Mariam Mahamat Nour. Une dame au parcours exceptionnel. De cette jeune fille, enfant, de l’école Bololo de N’Djaména, elle fera son chemin en poursuivant ses études secondaires jusqu’à universitaires pour sortir nantie de diplômes en Economie.
Comme beaucoup d’élèves Tchadiens, elle décroche, successivement le certificat d’études primaires (1964-1968), BEPC et Bac série C (1968-1977). Elle s’envole pour Brazzaville pour entamer ses études supérieures à l’Université Marien Ngouabi où elle sort nantie d’une Licence en planification du Développement et DES en théorie économique (1981-1985). Mariam Mahamat Nour atterrit ensuite à l’Université d’Abidjan en Côté d’Ivoire où elle décroche un DEA en sciences économiques ; option Développement et commerce international ; spécialité : économie de la consommation alimentaire (1985-1987).
Sur le plan professionnel, Mariam Mahamat Nour a débuté sa carrière au Secours Catholiques pour le Développement (SECADEV) comme chef d’équipe, Assistante du Directeur Général et Chef de la cellule de Réflexion, Evaluation et Suivi des projets (1987-1989).
Elle intégrera ensuite le ministère du Plan et de la Coopération en occupant des postes de direction de la planification, directrice générale adjointe, entre autres (1989-1990).
A l’arrivée du pouvoir du Mouvement patriotique du salut (MPS), en décembre 1990, elle a été appelée pour occuper des postes ministériels, notamment, secrétaire d’Etat au plan et aux finances (1990-1992).
Mariam Mahamat Nour est aussi fonctionnaire international. Mais, elle a débuté d’abord comme consultante pour les bureaux de la Banque mondiale, de l’UNICEF et de la FAO (1992-1993). Elle a été aussi représentante adjointe de l’institut Tropical Suisse (1994). Elle revient au gouvernement comme ministre, Secrétaire Général du Gouvernement en 1996, Ministre de l’Environnement et de l’Eau (1996-1998).
Elle repart à l’international pour occuper un poste de représentante résidente de la FAO au Togo, au Mali et en Mauritanie (1999-2013). Elle est revenue au gouvernement en tant que ministre de la Planification et de la Coopération internationale (2013-2016).
Elle a joué un rôle important dans les reformes institutionnelles de 2018 et 2020 en étant dans le comité et dans le présidium de la rencontre.
« Mariam Mahamat Nour, une exception en Afrique centrale » a écrit l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique qui dit qu’en Afrique centrale, très peu de femmes ont occupé des postes ministériels liés à l’économie et au développement. « Que ce soit au Cameroun, au Gabon ou au Congo. Mariam Mahamat Nour, un des poids lourds du gouvernement tchadien, fait donc figure d’exception. Cette mère de trois enfants a travaillé pour plusieurs gouvernements depuis 1989, notamment dans les départements chargés de la planification. Et son nom a même souvent été évoqué pour la primature » peut-on lire d’un article de Jeune Afrique.
De cette riche expérience, même si elle n’est pas retenue dans le gouvernement de transition, Mariam Mahamat Nour peut bien mettre ses atouts au service de son pays comme elle la toujours fait.
Dotée d’une expérience aussi dans le domaine associatif étant la présidente de la Conaf (Conseil national des femmes du Tchad), elle peut bien porter la voix de ses sœurs au sein d’une quelconque institution de la République.