La campagne cotonnière 2020-2021 s’achève sur une production de 125 000 tonnes, légèrement supérieure à celle de la campagne précédente qui était de 116 000 tonnes.
Neut-été les pluies tardives de l’année 2019 qui ont détruit la capacité germinative des graines de coton, réduisant de facto les rendements à l’hectare, on serait au delà de cette production selon les experts. Mais, lentement et surement, la production est entrain de grimper. Elle pourra atteindre la barre de 200 000 tonnes la campagne 2021-2022 si le ciel tient sa promesse.
En effet, tout ceci est rendu possible grâce à un lourd investissement du groupe Olam, actionnaire majoritaire de la Coton-Tchad. Cet investissement a permis la remise à niveau de toutes les usines, l’augmentation de la capacité d’égrenage des usines de Kyabé, Pala et Moundou, l’épurement de toutes les dettes antérieures des producteurs, le paiement de la dette des fournisseurs sans oublier l’aménagement des pistes cotonnières. Pour ce dernier volet, environ un milliard Fcfa a été investi l’année dernière. A cela, s’ajoute l’installation de l’usine de delintage de graine de coton à Gounou-Gaya qui fournira, dès la campagne 2022-2023, des graines de semence delintés avec un fort taux de germination aux producteurs. Ce qui entrainera l’ouverture de l’usine dégrenage de coton de cette ville, considérée zone de grande production de coton. Lopérationnalité des usines de Gaya va permettre inéluctablement la réduction du chômage dans la zone et la relance de l’économie locale, comme partout où les usines sont installées.
Car, avec la relance de la filière coton, ce sont des milliards de nos francs qui sont injectés chaque année dans le monde rural.
Pour stimuler la production, 10 000 charrues à traction animal ont été octroyées à crédit, remboursable sur une période de 4 années, aux producteurs. Une première dans l’histoire de la Cotontchad et du monde rural car tous ceux qui sont passés au moins une fois par les travaux champêtres, savent que dans le passé, il ny avait que l’ONDR qui distribuait des charrues subventionnées par l’Etat aux producteurs.
Aussi, les grands producteurs sont encouragés par la Cotontchad à travers des primes et sont traités comme les clients VIP dans une banque. Pratiquement, les grands producteurs ne sont pas fichés au registre des associations villageoises et peuvent directement prendre les intrants et être payés directement par la Cotontchad lorsque leur coton est enlevé. Ce qui leur évite les tracasseries de la caution solidaire qu’ils paient souvent, à la place des paysans malhonnêtes qui prennent les intrants et les produits phytosanitaires sans faire le champ de coton pour lequel les intrants sont destinés. Aussi, s’ils (grands producteurs) le désirent, ils bénéficieront des tracteurs pour les travaux, auprès du département de la Mécanisation de l’agriculture de la Cotontchad.
Pour la campagne 2021-2022, la mise en place des semences et intrants tend vers la fin. Dans certaines zones comme le Barh Sara, le Lac Iro et le Logone occidental le coton pousse déjà. Des équipes de la Cotontchad s’attèlent à tout mettre à la disposition des producteurs pour la campagne en cours.
La production ayant augmenté, Olam a remis à niveau l’huilerie de Moundou qui fournit désormais de l’huile végétale fortifiée à la vitamine A et D. Cette huile est prisée des consommateurs. Bientôt, la Savonnerie rouvrira ses portes également, avec une gamme variée de savons sur le marché.
Peu à peu, la Cotontchad retrouve sa place de locomotive dans l’économie nationale, comme l’aurait souhaité feu maréchal Idriss Déby Itno qui a pris à bras le corps, la relance de la filière coton, en subventionnant le prix sur les intrants aux producteurs et incitant la mise en place du fond de soutien à la filière coton. Si la machine Cotontchad tourne mieux avec la relance d’Olam, c’est grâce à une mobilisation de ressources financières, humaines et techniques recherchées ici et ailleurs.