L’ancien édile de la ville de N’Djaména, homme d’affaires et politique, Ibrahim Foullah est en prison depuis le vendredi dernier.
Il croupit à la geôle de la maison d’arrêt de Klessoum. Il est très difficile de cerner le dossier l’ayant conduit en détention. Mais, certains détails permettent de comprendre l’affaire.
Tout a commencé par la supposée vente d’un espace vert réservé de l’Etat à un particulier imputé par beaucoup à Foullah d’avoir encaissé l’enveloppe de la vente, alors qu’il fut maire 1er adjoint et président de la commission chargée de la mise en valeur de cet espace.
Déféré au Parquet d’instance de N’Djaména puis placé sous mandat de dépôt, Ibrahim Foullah, devra être présenté ce lundi matin devant le juge d’instruction pour une confrontation avec l’Inspection générale d’Etat (IGE) dans une affaire qui les oppose. L’on reproche à Foullah selon une source proche du dossier « détournement des deniers publics, abus de fonction, utilisation illicite des biens de l’État, enrichissement illicite, corruption en relation avec les marchés publics, surévaluation, faux et usage de faux ».
Pour beaucoup d’observateurs, Foullah, commence à prendre ses distances avec son ancien parti politique, le MPS pour rejoindre un autre parti politique. Les ennuis ont commencé depuis le 21 juin dernier, à travers un courrier de l’IGE exigeant à Foullah la restitution de 2 véhicules et apporter des explications au sujet d’un montant de 681 000 000 FCFA totalement encaissé au profit de la société Accourra Daradja contre la livraison des engins au bénéfice de la Mairie de N’Djaména.
A cet effet, pour l’IGE, c’est seulement quatre engins des travaux sur six qui sont livrés. Injonction à laquelle l’ancien maire a apporté des réponses par un courrier.
Ainsi, le 21 décembre dernier, l’Inspection générale d’Etat porte plainte devant le procureur contre Ibrahim Wang Laouna Foullah. Après avoir été auditionné le 22 décembre, l’ex-maire de N’Djamena s’est vu finalement déféré au parquet le 24 décembre 2021. La procédure est mise en instruction devant un juge. Foullah est conduit à la maison d’arrêt de Klessoum.
Selon des sources à la commune, les engins sont bel et bien réceptionnés par l’équipe technique de la mairie de la capitale. Ibrahim Foullah ayant passé trois mois à la tête de la commune de N’Djaména, ne reconnaît pas avoir signé un contrat avec Accourra.
D’après le document en notre position, c’est le défunt maire Oumar Boukar qui avait apposé sa signature sur le contrat pour l’achat des engins pour les travaux.
Ibrahim Wang-Laouna Foullah renseigne qu’à son arrivée à la tête de la Commune, il a trouvé que son prédécesseur avait commandé les engins pour le besoin du service de la voirie. « Abakar Bichara responsable de la voirie a confirmé que ces engins sont effectivement livrés par le fournisseur », détaille-t-il.
C’est seulement à ce niveau et alors que le responsable de la société d’Accourra réclamait le paiement de ses factures, qu’il a dû décider un paiement auprès d’une banque de la place, « échelonné sur plusieurs années », selon l’accord obtenu entre la Mairie et la banque.
« Irrégularité, la surfacturation ou le nombre de totaux d’engins n’est pas livré pour une autre raison, elle peut saisir la banque pour annulation de l’opération », confie, une source proche du dossier.
Une autre plainte est en gestation contre la personne de Foullah et l’Avocat Jean Sirina au titre du Conseil de la Mairie, dans une procédure qui oppose Tigo et Mairie d’une grosse somme de plus de 400 millions Fcfa dans une procédure totalement close de la justice.
Interrogé, Me Jean Sirina dit avoir reçu plusieurs « menaces de poursuite par le maire Ali Haroun et le ministre de la Justice, Mahamat Ahmat Alhabo ».
Une autre source confie que l’actuel exécutif de la mairie de N’Djaména est derrière ces manœuvres pour écarter définitivement Foullah comme il est très encombrant pour eux.
Ils n’ont pas apprécié à leur arrivée à la tête de la commune, Foullah a soldé une grande des dettes que doit la mairie à ses fournisseurs qui s’élèvent à plusieurs milliards de Fcfa.
Alors c’est une guerre de positionnement et d’intérêt ayant conduit Foullah en prison.
Affaire à suivre