Le phénomène de la mendicité des enfants prend de l’ampleur ces derniers temps dans la capitale N’Djaména.
Des enfants âgés d’environ de cinq à huit ans munis des petites tasses, parfois des paniers arpentent les différentes artères pour quémander des espèces sonnantes et trébuchantes. Ils n’ont pas peur et n’hésitent pas à tendres leurs tasses aux passants, les propriétaires des engins ou les détenteurs des boutiques.
Ils sont visibles dans les différents marchés ou d’autres lieux de commerces comme les restaurants et les banques.
Ses enfants s’accrochent aux passants surtout les hommes habillés en boubou ou des femmes dans l’espoir d’avoir quelques pièces. Ils choisissent leurs proies avant de passer à l’offensive.
La mendicité infantile est devenue une pratique et un usage, encouragée par leurs parents dans cette exploitation.
En ce période de ramadan, leur nombre a doublé. Ils se donnent à la mendicité dans la matinée autour des deux marchés à Mil et central ainsi qu’à la tombée de la nuit au niveau de la grande mosquée Roi Fayçal.
Ce dimanche 17 avril 2022, aux environs de 10 heures, sur une allée du marché central de la ville de N’Djaména, trois fillettes sont lâchées par leur mère comme des animaux ouverts de leur cage pour la recherche de la nourriture.
Leur maman drapée dans son complet en pagne tenant en main un panier observe à distance les gestes et les faits de ses enfants. Les jetons glanés par ses enfants sont directement versés à leur mère qui leur donne par la suite des orientations dans un patois étranger des langues vernaculaires parlées au Tchad.
Elles sont des étrangères venues des pays voisins. Et la mendicité demeure leur principale activité. Parfois, les enfants passent toute une journée pour quémander, confie un agent de la Police municipale en faction à l’entrée Est du marché central.
« Cette pratique prend une ampleur très inquiétante et risque de devenir infernale avec le temps si l’on y prend pas garde. La mendicité des enfants ne concerne aucunement pas, les enfants talibés ou appelés autrement ‘’mouhadjirines’’, mais même les enfants des quartiers se donnent à ce pratique», se désole, dame Achta vendeuse de l’or.
Cependant, une autre catégorie des enfants est exploitée quotidiennement.
Ce sont les talibés qui étudient dans les écoles coraniques, éparpillés aux alentours de la capitale. Au nom de l’apprentissage, ils sont souvent victimes de l’exploitation de leurs marabouts, ils cherchent non seulement à se nourrir, mais, prendre l’entretient de leur maitre.
Après avoir étudié à la levée du jour, ils descendent dans les marchés et les quartiers en passant de porte en porte afin de trouver quoi manger. « Nous sommes aux nombre de 232 et chaque vendredi soir chacun de nous doit ramener la somme de 250 Fcfa à notre marabout. La cotisation permet à notre maitre de se prendre en charge et nous donnera son savoir », renseigne, un jeune talibé.
Effectivement, chaque vendredi ses enfants sont visibles sur le goudron allongés les quartiers périphériques, ils font l’auto-stop pour être ramener en ville dans l’espoir de renter le soir avec l’argent du marabout.
Face à cette pratique ternie l’image du pays, beaucoup des citoyens appellent la mairie centrale et la police nationale à leurs responsabilités d’éradiquer ce phénomène qui n’honorent pas le Tchad souvent importés des pays voisins. « Il faut une opération musclée comme c’est qui a été faite dans quelques pays pour expédier ces étrangers chez eux et prendre des mesures pour dissuader les marabouts qui s’est donnent à ce pratique », appelle, M. Djimet Barka commerçant au marché à Mil.