Dès 4 heures du matin, des camionnettes chargées, quittent la ville de Moundou, chef-lieu de la province du Logone occidental, pour livrer du pain aux commerçants de la ville de Goré, dans le département de la Nya-Pendé.
Avec la présence de nombreuses ONG et autres organismes onusiens ouvrant dans l’humanitaire, le commerce du pain est florissant. Installés aux abords de la principale route de Goré, ces vendeurs de pain se frottent les mains de satisfaction.
lls prennent place, très tôt le matin, devant leurs étals, pour attendre l’arrivée des camions transportant le pain. Autour de 7 heures, certains transporteurs font leur entrée à Goré. Le pain est très vite vendu. D’autres camions arrivent autour de 8 heures.
Les vendeurs sont pris d’assaut par les clients, dont certains sont des restaurateurs.
Ce mercredi 22 novembre 2023, à l’arrivée d’une camionnette Hilux, des jeunes vendeurs accourent. Bien que la camionnette se soit arrêtée juste devant leurs étals, chacun veut être servi le premier. « Calmez-vous, chacun aura sa commande », lance l’aide-chauffeur. Les vendeurs, en majorité des jeunes, ne semblent pas rassurés. Ils encerclent, pratiquement, le camion chargé de pains et bâché.
Pendant que le pain est déchargé pour les vendeurs, des clients attendent. Chacun tend son panier pour se procurer quelques baguettes. « Si vous ne venez pas tôt, vous n’allez pas avoir du pain. Auquel cas, vous allez vous contenter du pain sauvage », ironise une dame. « Le pain sauvage a un goût un peu acide, c’est pourquoi je n’aime pas », renchérit un autre client. « Certaines personnes ne veulent pas du pain sorti des fours artisanaux », confie un détenteur d’une grande alimentation.
« Le pain du four artisanal est appelé pain sauvage. Ceux qui sont habitués en consomment sans problème. Mais, d’autres préfèrent plutôt le pain moderne », explique ce commerçant.
D’après lui, le pain transporté de Moundou pour Goré est en petite quantité. « À partir de 10h, vous n’allez plus avoir ce pain. Les gens se l’arrachent rapidement », explique-t-il.
Pour certaines personnes, des militaires achètent beaucoup plus le pain moderne. La commande des militaires est grande, confie un vendeur. Ce sont de gros clients, complète un autre.
Des vendeurs de pain confient qu’une boutique a récemment été installée à faute d’énergie, elle n’a pas bien fonctionné. « On nous dit souvent que le groupe électrogène de cette boulangerie est en panne, ou qu’il n’y a pas de carburant. C’est une boulangerie qui ne fonctionne pas normalement. « Des gens tentent d’installer des boulangeries, mais cela ne marche pas », explique un commerçant.
À défaut, ce sont les fours artisanaux qui ravitaillent la population, et presque tous les restaurants et grillades de la ville, en pain. Le pain artisanal est d’une forme ronde et plate. Certains l’appellent en arabe «khoubza». Son goût est parfois acidulé. Sa croûte présente des traces du feu.
Adam Hassane Deyé (Le Progrès)