Les commis de charge des minibus commerciaux dans les différentes stations et autres points d’arrêts de N’Djaména agacent par leurs comportements, parfois belliqueux et méfiants vis-à-vis de leurs clients.
Il est fréquent que les usagers et les commis de charge en viennent aux mains à cause de ces comportements, souvent exacerbés par des problèmes de jetons.
Dans plus de 10 stations et plus de 43 points d’arrêts de minibus que compte la capitale en matière de transports interurbains, le constat est presque identique.
Ce samedi 18 janvier 2025, un tour au rond-point du pont à double voies a permis de se rendre compte du quotidien des commis de charge des minibus.
Ce rond-point est un point central de plusieurs destinations, parmi lesquelles : Gassi, Toukra, Koundoul, Ngueli, le marché central, Ndjari…
Le temps qu’un minibus stationne, ces jeunes se disputent la charge, accourant dans tous les sens, bousculant les clients et tout autre usager de la voie publique, sans un minimum de respect.
Ils forcent les usagers à embarquer, pourvu que le bus se remplisse, le reste leur importe peu, quand bien même ils perturbent la circulation.
Pire, nombreux d’entre eux exercent cette activité dans un état d’ébriété, ce qui dégoûte parfois certains clients allergiques à l’alcool.
« Ces consommateurs de nguèrek agacent par leur manière de faire, surtout leur brutalité », déplore une usagère.
Toutefois, cette activité permet à ces jeunes désœuvrés de subvenir à leurs besoins ainsi qu’à ceux de leurs familles respectives.
Selon certains commis de charge rencontrés sur les lieux de leur travail, chaque bus chargé rapporte entre 100 et 150 F CFA, selon les destinations.
« L’argent que nous collectons du matin au soir nous permet de nourrir nos familles. Parfois, je rentre avec au moins 3 500 F CFA par jour. C’est un travail pénible avec tous les risques possibles et autres intempéries, sans oublier les caprices et les humeurs des clients, mais nous sommes obligés de le faire », confie Abdallah Allamine, commis de charge à Walia.
De son côté, Kouladom Dominique, commis de charge au rond-point du pont à double voies, reconnaît les dérives de ses collègues. « Pour charger un bus, ne serait-ce que pour obtenir 100 F CFA, nous devons courir dans tous les sens et cela perturbe parfois », souligne-t-il.
Entre-temps, bon nombre de passagers dénoncent et s’indignent face aux attitudes des commis de charge.
Ils demandent qu’il y ait du respect et de l’ordre dans l’exercice de cette activité génératrice de revenus.
Certains proposent d’imposer des uniformes pour permettre d’identifier les véritables commis des « voleurs et escrocs » qui rôdent aussi autour de ces coins pour déposséder les citoyens de leurs biens.
Sagnoudji Francine