Société : Pas de fête de pagne et de défilé à la SENAFET 2025 suscite des réactions

L’annonce faite par la ministre de la Femme et de la Petite Enfance, Mme Amina Priscille Longoh, concernant l’édition 2025 de la Semaine Nationale de la Femme Tchadienne (SENAFET), stipulant qu’il n’y aura ni défilé ni distribution de pagne, suscite des réactions.

Beaucoup de personnes apprécient cette décision, tandis que d’autres estiment que le défilé et la distribution du pagne sont des éléments essentiels pour commémorer cette journée.

Selon Mme Damlar Sylvie, une commerçante du marché d’Habena, « Je me fais plaisir et je me défoule vraiment pendant cette journée du 8 mars, mais prendre une telle décision sans penser aux autres, cela me fait tellement mal. C’est en ce moment que mon homme m’offre le pagne, et avec une telle décision, je n’aurai rien », regrette Mme Damlar Sylvie.

D’autres femmes expriment leur colère face à cette situation. Pour Mme Mireille Rimtoné, étudiante à l’Université de N’Djaména, « Cette décision ne va pas m’influencer ; je porterai quand même le pagne du 8 mars 2025 et je célébrerai la SENAFET. Qu’elle nous donne une bonne raison pour cette décision, sinon même les pagnes venant d’ailleurs, on les portera ce jour-là. »

En revanche, Mme Zara Choua apprécie cette décision, qu’elle considère comme pertinente, affirmant que la SENAFET ne se résume pas seulement au pagne et au défilé. C’est une semaine qui permet à la femme de faire une rétrospective de sa situation et de proposer des pistes ainsi que des solutions pour son autonomisation, sur tous les plans.

Dans le même ordre d’idées, Mme Dénénadji Rahab, sage-femme dans une structure sanitaire de la capitale, a également exprimé son accord avec la décision prise par la ministre de la Femme. « Cette année, nos sœurs ont été victimes de viols, de maltraitances de toutes sortes, et d’assassinats en cascade. Ce n’est pas la distribution de pagnes ni le défilé d’une journée qui changeront nos conditions de vie. Mais nous devons respecter les hommes pour qu’ils nous respectent à leur tour », souligne-t-elle.

Adnelie Millaire

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