Mbaï G., un homme de grande taille, a comparu devant le Tribunal de Grande Instance de N’Djaména, le mercredi dernier, pour abus de confiance et faux et usage de faux.
Il est accusé dans une affaire de tontine, appelée «paré». Mbaï est le collecteur de cette tontine, appelé en arabe local « Aboul paré ».
Cette pratique est en quelque sorte une entente impliquant un groupe des personnes qui cotisent une somme mensuelle pendant un délai fixé. Chaque membre du groupe reçoit la somme collectée, et ainsi de suite.
Pour cette affaire judiciaire, les faits remontent à mai 2023, lorsque Mbaï G. a été désigné « Aboul paré » pour gérer cette tontine.
A la barre, en écoutant les deux parties, le tribunal a fait une remarque ironique. « L’histoire de la tontine est généralement celle des femmes, mais pourquoi les hommes participent-ils ? ».
A cette remarque, un membre du groupe répond que « c’est pour garantir une sécurité financière ».
Dans ce groupe, chaque membre devait verser 100 000 Fcfa par mois.
Dix personnes avaient accepté de faire confiance à Mbaï pour la gestion de la tontine.
Selon la liste établie, chaque membre devait recevoir 1 000 000 Fcfa.
Les sept premiers membres ont bien reçu leur part.
Cependant, lorsque le moment est arrivé pour Oumar M., le plaignant, de récupérer sa somme, Mbaï lui a expliqué, sans gêne, que l’argent collecté était « tombé ». Bien que Mbaï lui ait promis de rembourser la somme, il n’a remis que 325 000 Fcfa, laissant le reste impayé.
Depuis lors, Mbaï a refusé de répondre aux appels téléphoniques et aux nombreux SMS de Oumar M. Devant le tribunal, Oumar M. a découvert qu’il n’était pas le seul à n’avoir pas reçu l’intégralité de sa part : « Nous sommes trois sur les dix à ne pas avoir perçu notre part », renseigne-t-il, les juges.
Reconnaissant les faits qui lui sont reprochés, Mbaï s’engage à rembourser cet argent, selon un échelonnement.
Le plaignant rejette cette proposition. Il exige le paiement intégral de sa somme restante, soit 675 000 Fcfa, ainsi que 250 000 Fcfa à titre des dommages et intérêts.
L’affaire a été renvoyée au 12 mars prochain.
Le Progrès