L’Union africaine (UA) propose le président togolais Faure Gnassingbé pour succéder à João Lourenço dans la médiation du conflit entre la RDC et le Rwanda, alors que d’autres initiatives régionales et internationales se multiplient.
Le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé a été proposé comme médiateur dans le conflit opposant la République démocratique du Congo (RDC) au Rwanda. L’annonce a été faite ce samedi lors d’une réunion virtuelle de la table de l’Assemblée de l’Union africaine (UA), présidée par João Lourenço, chef de l’État angolais et président en exercice de l’organisation continentale.
Cette proposition fait suite à la volonté exprimée par João Lourenço de se retirer de ce rôle. Dans un communiqué publié lundi 24 mars, Luanda avait indiqué vouloir « se libérer de la responsabilité de médiateur de ce conflit de l’Est de la RDC » pour « se consacrer de manière plus large aux priorités générales définies par l’organisation continentale », près de deux mois après avoir pris la présidence tournante de l’Union africaine.
La réponse du président togolais aux premières consultations a été favorable, sous réserve d’une validation formelle par l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement. Celle-ci devra se prononcer par le biais de la « procédure du silence », conformément aux textes de l’UA.
Ont également pris part à cette réunion : John Dramani Mahama, président du Ghana ; Mohamed Ould Ghazouani, président de la Mauritanie ; Prosper Bazombanza, vice-président du Burundi ; Mahmoud Thabit Kombo, ministre des Affaires étrangères de Tanzanie ; et Mahmoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’Union africaine.
Lors de la réunion, le président Lourenço a souligné la gravité de la situation humanitaire dans l’Est de la RDC et son impact sur la stabilité régionale. Il a insisté sur la nécessité d’une réponse politique renforcée, avec l’appui de l’ensemble des institutions continentales.
La Commission de l’Union africaine a annoncé qu’elle transmettra prochainement les documents nécessaires à l’approbation de la proposition, y compris la feuille de route du processus de médiation et les structures d’appui prévues.
Le 2ᵉ Sommet conjoint de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), tenu le lundi 24 mars, avait désigné cinq anciens chefs d’État comme facilitateurs pour la crise dans l’Est de la RDC : Olusegun Obasanjo (Nigéria), Uhuru Kenyatta (Kenya), Kgalema Motlanthe (Afrique du Sud), Catherine Samba Panza (Centrafrique) et Sahle-Work Zewde (Éthiopie). Ces derniers devront désigner un médiateur chargé de poursuivre les efforts en cours.
APANEWS