Après trois jours d’intenses débats regroupant plus de 900 participants, la consultation citoyenne sur les enjeux prioritaires de la ville de N’Djamena s’est achevée ce mercredi 16 avril 2025, au ministère des Affaires étrangères. Dans leur synthèse générale des travaux, plusieurs recommandations ont été formulées par les participants selon les quatre thématiques discutées.
Au titre de la thématique n°1, portant sur « la gestion des inondations », les participants recommandent, l’élaboration d’un schéma directeur d’assainissement à l’échelle de la ville, intégrant des cartographies des zones à risque et une programmation pluriannuelle des investissements. L’entretien régulier des ouvrages d’assainissement (caniveaux, bassins, digues) selon un calendrier fixe, en impliquant les dix arrondissements de N’Djaména. Le renforcement de la planification urbaine, notamment par l’interdiction des constructions dans les zones inondables et l’application stricte des règles d’urbanisme et la création d’une cellule municipale des urgences climatiques afin d’anticiper, de coordonner et de réagir efficacement face aux inondations. Enfin, solliciter le soutien des citoyens, en particulier les chefs de quartiers, les jeunes, et les organisations de la société civile, dans les actions de sensibilisation et d’entretien des infrastructures hydrauliques.
Concernant la thématique sur « la lutte contre l’insalubrité », les participants recommandent entre autres, la création d’une agence municipale autonome de gestion des déchets, dotée de compétences techniques, juridiques et financières pour professionnaliser la filière, ainsi que la construction de centres de tri et de traitement des déchets dans chaque arrondissement.
S’agissant de la thématique 3, incluant « la rénovation urbaine et aération de la ville », ils recommandent l’adoption d’un plan local d’urbanisme avec la participation active des citoyens, des conseils de quartiers, des professionnels et des chercheurs. La multiplication des espaces verts et des zones de respiration urbaine, incluant des couloirs d’aération, des jardins communautaires, des aires de jeux et des parcs. L’amélioration de la mobilité urbaine par la réhabilitation des voiries secondaires, la structuration des transports publics et la création de gares routières de proximité, ainsi que l’installation d’un éclairage public solaire dans les zones à forte densité ou présentant des risques sécuritaires.
Pour le thème 4, portant sur « les mécanismes de financements innovants », les participants ont suggéré la mise en place d’un fonds citoyen pour le développement local, alimenté par des contributions volontaires symboliques et le renforcement de la transparence financière municipale par la publication systématique des contrats, budgets et rapports d’exécution, avec un suivi assuré par la société civile etc.
Clôturant les travaux, le maire de la ville de N’Djamena, M. Sénoussi Hassana Abdoulaye a salué ces assises comme un tournant décisif et symbolique, témoignant de la volonté commune de bâtir une ville plus saine, avant d’exprimer son engagement à intégrer ces recommandations concrètes dans les actions futures de la mairie.
Pour lui, cette consultation citoyenne, une première dans son genre, marque une avancée majeure vers une gouvernance participative et un dialogue renforcé entre citoyens et élus. Cependant, il a souligné que la rénovation urbaine est un processus long et collectif, nécessitant l’implication des maires d’arrondissements et des citoyens.
« Sans civisme et engagement actif de la population, les objectifs ne pourront être atteints. », a averti, M. Sénoussi Hassana Abdoulaye, tout en réaffirmant la détermination de la mairie à capitaliser sur cette dynamique et à ancrer le dialogue citoyen dans ses pratiques.