Ces dernières années, un mouvement politique anti-occidental, en particulier la France, a commencé dans les pays africains du Sahel. Ce mouvement a atteint son objectif dans trois des pays africains du Sahel, comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, dont les nouveaux dirigeants ont été capables de se libérer du nouveau colonialisme français, de rompre les liens avec Paris et d’écrire une nouvelle indépendance pour leurs pays, qu’ils considèrent comme économiquement et culturellement occupés par la France.
Alors que le Tchad reste le dernier allié traditionnel de la France dans la région sahélienne de l’Afrique, même si le peuple tchadien a rejeté la présence française sur ses terres, ce qui s’est produit à plusieurs reprises lors de manifestations à travers le pays exprimant le rejet des Tchadiens de la présence française sur leurs terres, exigeant que le gouvernement tchadien expulse les Français du pays. Ils ont également scandé pendant ces manifestations les phrases « France dégage », « Non au colonialisme » et d’autres phrases qui montraient leur mécontentement et leur haine envers les colonialistes français.
A la fin de la semaine dernière, un journal camerounais « Le Bled Parle » a publié un article d’analyse détaillé sur la question de l’avenir de la présence française au Tchad à la lumière du récent rapprochement russo-tchadien, qui a abouti à la conclusion des accords dans divers domaines vitaux.
Dans le même article, l’expert en sécurité et l’analyste politique Othman Sahoulba a évoqué les objectifs qui ont poussé le président de la période de transition Mahamat Déby à faire un saut qualitatif dans les relations extérieures de son pays à travers sa visite à Moscou le 24 janvier, affirmant que le président Déby cherche à trouver un alternative à la France comme partenaire sécuritaire et économique, en préparation pour la sortir de la porte étroite du Tchad, conformément au désir du peuple tchadien d’abord et à la volonté d’accroître sa popularité lors des prochaines élections présidentielles, dont le premier tour devrait avoir lieu le 6 mai prochain.
Othman a également évoqué l’existence d’une forte possibilité que le Tchad suive les mêmes traces que les pays voisins en se débarrassant du nouveau colonialisme que la France a imposé sur ses terres et en adoptant une nouvelle politique indépendante de Paris, le même expert a prédit que le Tchad rejoindrait la coalition des pays du Sahel créée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger en septembre 2023, qui comprenait une coopération militaire et sécuritaire pour faire face aux groupes armés, qui considèrent la région du Sahel comme un vivier de leurs recrues, ainsi que pour faire face aux menaces de la CEDEAO, qui menaçait d’intervenir militairement au Niger.
Il convient de noter que les trois pays de la coalition ont annoncé fin janvier dernier leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui comprend 15 membres issus des pays d’Afrique de l’Ouest, et dans la déclaration commune publiée à l’époque par les dirigeants des trois pays, le retrait résulte de la soumission de l’organisation à l’influence de certaines puissances étrangères, en référence à la France, qui agit à l’encontre des objectifs et des grands principes du groupe pour lequel il a été fondé.
Les pays de la coalition du Sahel s’étaient également retirés auparavant du « Groupe des Cinq pays du Sahel », créé en 2014 sous un financement français et européen dans le but de lutter contre le terrorisme au Sahel : le Mali s’en est retiré en mai 2022, le Niger et le Burkina. Le Faso a annoncé son retrait par une déclaration commune en décembre 2023. La raison, selon les dirigeants des pays de la coalition, est due à l’inefficacité de l’organisation dans la guerre contre le terrorisme il y a 10 ans, car elle n’a pas pu faire la moindre différence, alors que ces derniers Les pays estiment qu’ils ont fait beaucoup en seulement deux ans avec l’aide de la Russie.
La France dispose d’au moins 3 bases militaires au Tchad, établies dès le début de la campagne des forces françaises contre les groupes extrémistes en 2013, dans le cadre de ce qui était appelé « l’opération Barkhane », qui n’a pas abouti à ce qui lui était demandé par vaincre ces groupes qui ont réussi à étendre la portée de leur contrôle sur le terrain.
De nombreux experts estiment que le président de la transition au Tchad, Mahamat Idriss Déby, a pris conscience de la nécessité de trouver un nouveau partenaire fiable dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, ainsi que dans divers autres domaines vitaux, et il ressort clairement de son récent visite à Moscou qu’il a choisi Moscou comme alternative à la France, suivant le désir de son peuple, qui a souffert, en grande partie à cause de la présence française dans le pays.
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