38 Tchadiens, anciens employés de l’armée française travaillant à la base militaire d’Abéché, sollicitent un accompagnement de l’État tchadien pour faire face à la suspension brusque de leurs contrats.
Ils demandent également à être recrutés dans la fonction publique ou dans l’armée de l’air.
Ces agents sont composés de cuisiniers, électriciens, techniciens de froid, agents de laverie, techniciens de surface, ainsi que de personnels d’appui.
Parmi eux, certains ont servi pendant 18 à 34 ans avec l’armée française à Abéché.
Quelques rares agents ont reçu leurs droits sociaux, estimés à 4 millions de francs CFA.
Mais la grande majorité a perçu une somme inférieure à 2 millions de francs CFA pour plusieurs années de service.
« Nous avons été payés conformément au code de travail tchadien, et c’est déplorable après avoir travaillé tant d’années pour percevoir une somme aussi petite. On nous a dit que c’est votre gouvernement qui doit vous accompagner, car c’est lui qui a demandé notre départ », déplore M. Abdelwakil Ahmat, l’un des délégués des ex-employés.
Il informe qu’il a été suspendu bien avant le départ de l’armée française d’Abéché, après avoir mené des démarches pour qu’ils puissent entrer en possession de leurs droits sociaux.
« Nous avons travaillé pendant plusieurs années avec l’armée française et beaucoup d’entre nous sont entrés dans la vie active grâce à eux. Un beau matin, notre contrat a été suspendu et nous nous sommes retrouvés sans emploi. L’argent qu’on nous a donné ne nous permet même pas de prendre en charge nos familles », explique-t-il.
Pour beaucoup d’entre eux, le départ prématuré des forces françaises les a laissés au chômage.
Ils demandent au gouvernement tchadien de les recruter, compte tenu de leur expérience.
« Nous n’avons même pas reçu une lettre de remerciement de la part de l’armée française », s’emporte M. Barka Adam, responsable du stock du restaurant de l’armée française à Abéché.
Il précise qu’ils ont déjà constitué leurs dossiers pour la retraite et les ont remis au gouverneur de la province du Ouaddaï en espérant qu’une solution soit trouvée.
« Après des démarches, notre armée de l’air nous a contactés pour leur envoyer nos dossiers, mais depuis, c’est le silence total », souligne M. Barka Adam.
M. Abdelwakil Ahmat confirme qu’avant le départ des éléments de l’armée française basés à Abéché, beaucoup de leurs effets ont été démolis ou brûlés
Adneli Millaire.