Depuis presque deux mois, une abondance de poissons frais est constatée dans les différents marchés de N’Djaména. Cependant, cette surabondance entraîne souvent des invendus, qui sont ensuite conservés dans des conditions insalubres.
Au marché de Dembé, les mototaxis transportent sur eux 3 à 4 sacs très sales remplis de poissons en provenance des localités du Lac-Tchad. Une fois reçues, les marchandises sont étalées en tas, triées par taille, sur des tables ou des porte-tous, dans des conditions d’hygiène désastreuses.
Les invendus, quant à eux, sont stockés dans des glacières et des caisses remplies de glace.
Cependant, certains commerçants laissent leurs poissons presque en phase de décomposition, changeant de couleur pour devenir blancs et dégageant des odeurs nauséabondes.Malgré cela, les poissons frais continuent d’attirer les clients, grâce à leur prix abordable.
Toutefois, cette abondance de poissons réduit la marge bénéficiaire des commerçants. Certains préfèrent ramener les invendus à la maison pour leur consommation familiale.
Dame Denenodji Sidonie, vendeuse de poissons frais au marché de Dembé, explique qu’elle prend souvent ses poissons à crédit. En cas de mévente, elle les conserve pendant plusieurs jours, bien que leur couleur et leur goût aient changé.
Klamadji Florent, vendeur ambulant, indique qu’il vend ses poissons à bas prix pour éviter de se retrouver avec des invendus. Il prend les poissons à crédit auprès des grossistes, dont le sac lui coûte entre 30 000 et 40 000 francs CFA, surtout pour des poissons comme la carpe.
Enfin, selon Mbaihamdenné Kouma Alice, commerçante au marché de Chagoua, elle revend souvent ses invendus à bas prix aux transformatrices de poissons fumés, afin de récupérer au moins une partie de son argent.
C’est pour le respect des conditions d’hygiène que la déléguée générale du gouvernement auprès de la commune de N’Djaména Mme. Amina Kodjiana a rencontré précédemment les acteurs de la filière de pêche et surtout les femmes vendeuses des poissons sur la question d’hygiène dans les marchés à poissons ainsi que le respect des voies réservées à la circulation dans la ville de N’Djaména.
Sangnoudji Francine