La clé de la base militaire française sergent-chef Adji Kossei de N’Djaména a été remise, hier, jeudi 30 janvier 2025, à l’Armée nationale tchadienne (ANT).
Le chef d’état-major général des Armées, général Abakar Abdelkerim Daoud a reçu cette clé, avant de la remettre au chef d’état-major de l’armée de l’air tchadienne.
Une cérémonie officielle marquant la fin de la présence française au Tchad est organisée, aujourd »hui, vendredi 31 janvier 2025, au sein de cette base, désormais sous le contrôle des autorités militaires tchadiennes.
La rétrocession de la base Sergent-chef Adji Kossei de N’Djaména vient boucler définitivement la présence des Forces françaises au Tchad.
La dénonciation par le Tchad de l’accord de défense avec la France met un terme à une longue histoire militaire.
La base aérienne sergent-chef Adji Kossei porte aussi, en elle, une histoire de plusieurs années. Créée en 1939 sous l’appellation base aérienne 172 Fort-Lamy, la base Adji Kossei a été, durant toutes ces années, un site opérationnel militaire de l’armée de l’air française et de l’armée de l’air tchadienne.
Collée à l’aéroport international de N’Djaména, cette base a servi de quartier général aux opérations françaises Epervier et Barkhane. Elle permet de superviser des opérations militaires. Sa position stratégique s’explique par sa situation géographique située à Fort-Lamy, la future capitale du Tchad. Déjà, dans les années 1930, le Tchad sera le siège d’une escadrille de I’Afrique Equatoriale Française (AEF).
C’est le début d’un positionnement militaire français à vocation sous-régionale. Au déclenchement de la seconde guerre mondiale en 1939, la base devient un centre d’opération militaire. L’armée française installe un détachement air à Fort-Lamy.
Les Alliés qui apporteront leur soutien militaire pour la libération de la France sous occupation allemande utiliseront a base aérienne de Fort-Lamy. Plusieurs avions, surtout américains, font escale à Fort-Lamy parce que le Tchad est le premier pays à rallier la France Libre, le 26 août 1940.
La base sera utilisée par l’armée française jusque dans les années 1970. Elle sera vidée en 1975 par les soldats français suite à une brouille entre les autorités tchadiennes et françaises. La France sera de retour en 1983 (opération Manta) avec l’opération Epervier.
Ce retour sera permanent jusqu’à cette année 2025. A partir de la base sergent-chef Adji Kossei, les éléments français au Tchad qui composent l’opération Epervier avaient deux missions permanentes.
Suivant l’esprit de l’accord de défense entre les deux pays, les forces françaises au Tchad apportent un soutien logistique (ravitaillement, carburant,transport, formation) et des renseignements à l’Armée nationale tchadienne. Une unité médicale installée au sein de la base est très fréquentée par la population.
Adam Hassane Deye (Journaliste-Historien)
