Sur instruction du directeur général de la Douane et des Droits Indirects, l’accès au port sec de N’gueli est interdit depuis le 5 juillet 2021 aux usagers, notamment, les transitaires et les manutentionnaires.
Les douaniers exigent la présentation de nouveau badge aux transitaires pour leur permettre d’accéder à l’entrepôt, alors que ceux-ci détiennent un badge en cours de validité.
Dans la matinée de ce jeudi 8 juillet 2021, des dizaines des ports conteneurs et autres camions transportant de divers produits vivriers et autres produits consommables, alignés, en file indienne, sur une longue distance allant du pont N’gueli et tous les alentours, attendent le dédouanement de leurs marchandises.
Certains camions frigorifiques transportant des fruits et des poulets commencent à dégager des odeurs nauséabondes. il semble qu’ils attendent, depuis des jours, exposés, aux rayons solaires, juste, devant la barrière de la Douane.
Les produits, qui ne sont pas dans les conteneurs, sont laissés, à la merci, de la pluie, comme le sucre, la farine et les matelas entre autres.
Les manutentionnaires dont le nombre varie entre 1300 et 1500 travaillant quotidiennement au sein du port sec sont, aussi, laissés à leur triste sort. Certains, en petits groupes, à l’entrée principale de l’entrepôt de la Douane, d’autres, sous les arbres des alentours, attendent, impatiemment, l’autorisation d’accès, à la recherche, de leur pitance journalière. L’inquiétude et la tristesse se lisent sur les visages.
Les transitaires, sous la coupe de leur Conseil National des Importateurs, Transitaires et Exportateurs (CONITE), ont fait une descente à l’entrepôt de N’gueli ce matin. Pour son vice-président, M. Nour Haguir Berdé, cette situation de blocage met, en mal, le commerce formel, les activités de transport et de transit. Le Cameroun, notre voisin, est touché par cette situation aussi. Pour lui, à cause de l’enclavement du Tchad, des tracasseries de passage et l’état déplorable de nos routes, le transport maritime et terrestre revient trop cher. M. Nour Haguir Berdé sollicite du gouvernement, la nomination d’un technicien à la tête de la Douane pour leur permettre d’exercer leur métier en application du code de la CEMAC.
M. Nour Haguir Berde dénonce, par ailleurs, le fort taux de taxation, sur les produits par les services de la Douane qui, met en faillite plus de 95% des commerçants. « Ceux qui ont les moyens s’est sont délocalisés dans les autres pays, avec leurs biens », informe-t-il. Les transitaires estiment qu’avec cet acte, il y a une volonté de freiner le secteur commercial, dont dépendent des milliers des Tchadiens. Il freine, énormément, la lutte contre la vie chère, indique le CONITE. Il justifie que c’est un blocus imposé par la Douane et non une grève qui impactera, certainement, sur le prix de produits, dans les jours à venir, sur les marchés.
Si rien n’est fait, ils se disent prêts, à declencher un mot d’ordre de grève. Les opérateurs économiques souhaitent l’implication du président du Conseil Militaire de Transition pour décanter cette situation au plus vite possible.
