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#Tchad : Les magistrats répondent au ministre de la sécurité

Les magistrats répondent à travers leurs syndicats respectifs (SMT-SYAMAT) au ministre de la sécurité publique et de l’immigration par un point de presse conjointement présenté ce vendredi 13 mai 2022, au palais de justice de N’Djaména, suite à sa sortie médiatique concernant la libération de soixante-huit anciens prisonniers de Koro-Toro et l’insécurité dans la capitale.

Ils qualifient la déclaration du ministre de la sécurité publique en leur attribuant la cause de l’insécurité dans les différentes villes à la défaillance du dysfonctionnement de l’appareil judiciaire. Ils juges considèrent cela comme une campagne de dénigrement à l’encontre des magistrats.

Selon les magistrats les soixante-huit condamnés dont fait allusion le patron de la sécurité, étaient libérés après avoir purgé leurs peines, les autres en sursis et une partie ont bénéficié des actes de grâce du président du conseil militaire de transition.

Ils expliquent que, les prisonniers libérés sont arrêtés dans le cadre de l’opération Harmattan en 2021 et sont restés pendant six mois sans jugement à Koro-Toro. Deux missions ont été dépêchées sur place pour situer sur leurs dossiers et ces détenus étaient libérés aux bénéfices de doutes, car la plus part d’entre eux sont arrêtés sans preuve par la police nationale lors de ses rafles.

« Ces personnes ont été légalement libérées par le tribunal et ne peuvent en aucun cas être arrêtées pour les mêmes faits. S’ils n’ont pas commis un autre sinon c’est des arrestations arbitraires », déplore, les magistrats. « C’est faut quand le ministre de la sécurité dit que depuis 10 jours il n’y a pas eu un cas d’agression, mais, il ignore les cas d’agressions, de violences, de meurtre et de vol qui ont bel et bien commissent dans la ville de N’Djaména pendant même c’est dix jours », répliquent, les juges.

Les magistrats estiment que la justice est un domaine particulier et tout le monde n’est pas appelé à connaitre la pratique judiciaire.

Pour eux, la justice est un pouvoir à part entière qui ne saurait tolérer les agissements d’une autorité exerçant sous la hiérarchie du pouvoir exécutif.

M. Djonga Arrafi secrétaire général du syndicat des magistrats du Tchad (SMT) qualifie la sortie du ministre de la sécurité comme une ingérence dans les affaires judicaires au même titre que le trafic d’influence, l’opprobre jeté sur tout un corps ayant une assise constitutionnelle sont autant, prévient-t-il, des infractions prévues et punies par le code pénal en vigueur et dont des suites judiciaires seront certainement réservées. « Le manque de professionnalisme de nos forces de sécurité ne doit aucunement justifier un acharnement contre la justice. Chercher à cacher ses tares en semant l’équivoque et le doute dans la conscience des tchadiens sur la justice est non seulement intolérable mais blâmable du pont de vue pénal », ajoute-t-il.

Mahamat Adoum Issa

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