En dressant le bilan de 100 jours de la transition, dirigée par le Conseil Militaire de Transition (CMT), le président national de l’Union Nationale pour le Renouveau et la Démocratie (UNDR), M. Saleh Kebzabo juge, dans une déclaration, faite ce mercredi 28 juillet 2021, que cette phase aurait pu être, plus positive, si le CMT s’était ouvert à des civils, pour lever davantage les suspicions d’un pouvoir militaire, sans partage et durable.
Pour lui, le mérite revient au « CMT d’avoir assuré la paix, dès sa prise du pouvoir. » « 100 jours après, l’on peut considérer qu’une paix relative est assurée dans le pays », insisteinsiste-t-il.
Le président de l’UNDR se félicite que, la nomination d’un gouvernement de transition par le CMT, a permis d’éloigner le spectre d’une confiscation du processus politique, par les militaires et, du même coup, de satisfaire les attentes d’une transition conduite par des autorités civiles. “Cependant, l’unité et la prospérité de tous les fils du Tchad, que nous avons tous souhaitées, dès les premières heures, de cette transition, semblent s’effriter au fil des jours, donnant le sentiment que le CMT et le gouvernement tardent à satisfaire les attentes légitimes du peuple” déplore M. Saleh Kebzabo.
Concernant l’organisation du dialogue national, le président de l’UNDR réaffirme son attachement au caractère inclusif de ce dialogue. “Je n’ai jamais cessé de solliciter, depuis plus de dix ans, parce qu’il doit être, l’occasion pour rassembler tous les Tchadiens, par-delà leurs convictions religieuses, leurs différences politiques et leurs appartenances ethniques et sociales, autour d’une seule et même table, pour discuter de notre avenir commun. C’est par un dialogue franc et décomplexé que nous pourrons, ensemble, poser les jalons d’une nouvelle République où le pouvoir politique tirera sa légitimité de la volonté souveraine du peuple, et non plus par la force des armes” preconise-t-il.
M. Saleh Kebzabo appelle, par ailleurs, à un dialogue, véritablement, inclusif qui permettra aux tchadiens de tourner, résolument, le dos aux démons de la haine et de la division, pour jeter les bases d’une communauté politique soudée et fière de sa diversité sociologique. “C’est possible! Le CMT doit s’y engager avec ardeur et conviction. Ce dialogue n’aurait, évidemment, pas de sens, sans la participation des politico-militaires et de la diaspora. Ce sera, assurément, pour nos frères en armes, l’occasion de tourner, définitivement, la triste page de la lutte armée pour s’inscrire dans la logique démocratique. Pour nos frères de la diaspora, c’est, aussi, l’occasion de voir les portes de leur pays s’ouvrir pour les accueillir, librement” invite-t-il.
De la gestion courante du pays par le CMT, le président de l’UNDR constate que, la mise en œuvre de certaines dispositions de la Charte, indispensable à la conduite harmonieuse de la transition, telles que la révision et la mise en place du Conseil National de Transition (CNT), avant le dialogue, prend du retard.
D’aprés M. Saleh Kebzabo, la junte doit éviter la tentation de coopter des personnalités, uniquement, acquises à sa cause, pour choisir des citoyens honnêtes, qui pourront contribuer, librement, et en toute indépendance aux débats, sur les réformes institutionnelles dont notre nation a besoin.
M. Saleh Kebzabo déclare qu’il partage l’indignation de nombreux tchadiens, devant des actes de nominations controversés sur des critères, totalement, irrationnels et anachroniques, ainsi qu’autrement, l’on retomberait dans les dérives de l’ancien système, tant décriées et qui ont engendré les conséquences que nous connaissons.
Tout en invitant, le gouvernement de la transition à faire de l’emploi des jeunes sa priorité durant cette transition. Il relève que la solution ne réside pas, uniquement, dans l’intégration à la Fonction publique et l’Etat dispose de nombreuses manettes pour occuper les jeunes et leur assurer une certaine autonomie pour préserver leur fierté et leur dignité.
Le président de l’UNDR, interpelle d’autre part le CMT, sur sa responsabilité d’assurer la protection de la vie des tchadiens et de leurs biens. “Nous constatons, malheureusement, une recrudescence du phénomène d’insécurité qui n’épargne ni nos villes, et, encore, moins, nos campagnes”, souligne-t-il.
Sur le volet économique et financier, M. Saleh Kebzabo rappelle que le gouvernement de transition ne doit pas s’embarrasser d’ambitions qui ne relèvent pas de son programme, mais, de veiller au respect des engagements, vis-à-vis, du secteur privé, et en particulier, apurer la dette de l’Etat due aux opérateurs économiques, pour relancer les activités et assurer la création des richesses. “Nous avons opté pour une transition de 18 mois, gardons le cap. J’invite, donc, la communauté internationale à venir, dès maintenant, au chevet du Tchad pour nous aider à respecter l’échéance des 18 mois, qui aboutira à des élections, nécessairement, couplées, présidentielle et législatives”, sollicite le président de l’UNDR.
Il ne demande que la fin du mandat de l’Assemblée nationale actuelle, qui doit, impérativement, cesser pour que de nouveaux députés crédibles soient élus et au peuple tchadien de rester vigilant.
Après plus de 60 ans d’indépendance, l’opportunité de tourner, définitivement la page de la violence politique et d’embrasser les clameurs de la démocratie est plus que jamais à notre portée.
