Notre État a fait de la négociation un objectif, un horizon politique depuis que le Général Félix Malloum Ngakoutou a signé les accords de Khartoum avec le CCFAN de Hisseine Habré.
Depuis lors, le Tchad est devenu un pays où on fait la guerre pour négocier et on négocie pour continuer la guerre. L’Etat n’arrive pas à s’imposer par rapport aux autres acteurs politiques, rebelles, partis politiques, société civile…
Il cède partout, se justifie et s’explique toujours. En un mot en faisant de la négociation lesocle de sa politique, il se retrouve à faire du social et/ou de l’humanitaire pour satisfaire les opposants, les Partenaires.
Or les exigences et le nombre de mécontents etant en croissance exponentielle, l’Etat ne peut et ne pourra jamais satisfaire ces acteurs. Surtout son rôle n’est pas de satisfaire les acteurs de la vie politique. Son rôle est de répondre aux besoins vitaux des populations: eau, électricité, logement, santé, nutrition, éducation, infrastructures routières…..le peuple sera satisfait de son État , de ses responsables.
Un changement d’option s’impose. Il faut plutôt prioriser le peuple et non ceux qui prétendent le représenter et parler en son nom. C’est le mécontentement du peuple du fait des problèmes dans lequel il est engouffré qui alimente les rangs des toutes les formes de contestations armées, politiques, syndicales.
L’Etat doit imposer son autorité par l’imposition de valeurs et idéaux républicains et l’accomplissement de ses fonctions régaliennes.
Ainsi, le Tchad cessera d’être un État éternel négociateur négociant toujours et partout avec les rebelles, les syndicats, les étudiants, les transporteurs, les handicapés.
Docteur Sali Bakari, enseignant-chercheur à l’école normale supérieure de N’Djaména
