Les violences de 2013 à 2015 en Centrafrique ont forcé des milliers de personnes, y compris la communauté musulmane, à quitter leurs foyers. Les biens abandonnés ont souvent été occupés par d’autres, générant des conflits aujourd’hui. À Boali, un cas particulier montre bien ces tensions foncières, avec une mosquée transformée en débit de boissons.
A cet effet, Verckys Gbanamikien, un habitant de Boali, a ainsi transformé la mosquée en débit de boissons et dépôt de marchandises, affirmant avoir trouvé le bâtiment abandonné. Les tensions se sont accrues lorsque la communauté musulmane a tenté de regagner ses biens, seulement pour constater que la mosquée avait changé de fonction.
Face à cette situation, le Comité Islamique de Boali, représenté par son président Ibrahim Doumbia, a cherché un règlement à l’amiable avec Verckys Gbanamikien. Des réunions ont été organisées, visant à récupérer la mosquée, mais elles se sont soldées par des échecs. Gbanamikien a refusé de quitter les lieux, affirmant que la mosquée avait été abandonnée sans intention de retour. Ce refus a poussé la communauté musulmane à porter l’affaire devant le Tribunal de Grande Instance de Bossembélé, où ils sont représentés par leur avocat, Maître Ali Idriss.
Partout en Centrafrique, des biens abandonnés par des déplacés internes, qu’ils soient musulmans ou chrétiens, sont aujourd’hui au centre de litiges. La restitution de ces propriétés devient un enjeu important, non seulement pour les propriétaires d’origine, mais aussi pour la réconciliation nationale. À Boali, la communauté musulmane espère que la justice leur restituera leur lieu de culte, symbolisant à la fois leur identité et leur droit à la propriété.
Le jugement du Tribunal de Grande Instance de Bossembélé sera attentivement suivi, car il pourrait établir un précédent important pour d’autres affaires similaires à travers la Centrafrique.
N’Djaména Actu et Corbeaunews