Mme Cynthia Kolbassia, âgée de 27 ans, fait de la restauration en ligne. Après l’obtention de son baccalauréat, elle a arrêté son cursus scolaire pour se lancer dans cette activité. Une façon, pour elle, de satisfaire sa passion de la cuisine et de la gastronomie.
«C’est ma grande sœur qui m’a motivée à faire de la cuisine ma profession. C’est une femme qui aime trop cuisiner. Elle prépare, tout le temps, pour les expatriés. A chaque fois qu’elle cuisinait, je me mettais à côté d’elle. Elle me montrait tous les ingrédients et les étapes de cuisson. J’ai grandi avec la cuisine. Si je j’avais compté sur la rentabilité pour continuer, c’est que j’aurais arrêté depuis longtemps. Je fais la restauration par passion», confie-t-il.
Cynthia Kolbassia vend ses mets uniquement en ligne. Mais cette vente en ligne des plats n’attire pas de clients. Ce business ne marche plus pour Cynthia Kolbassia. «Le tchadien n’aime pas trop la commande de nourritures en ligne. Ma principale clientèle est étrangère. Et la livraison allait bien. Mais avec le climat sociopolitique actuel, nombreux sont rentrés», déplore-t-elle.
Mais après leur départ, elle a entrepris d’innover, en organisant des paquets de Noël, des cartons de Saint-Valentin et autres pour être visible.
La particularité de Mme Cynthia Kolbassia est qu’elle revisite tous les mets tchadiens, avec l’envie de donner de nouvelles saveurs à chaque plat. «Je fais de la mixture de mets de chaque localité tchadienne. Une fois, j’ai revisité un plat. Tout le monde pensait que le goût n’allait pas réussir. Mais c’était impeccable. Parfois, j’enlève ou je rajoute un ingrédient, pour voir si c’est goûteux. C’est ce qui est bon avec la révision. Tu peux préparer le même repas, mais avec un gout différent. Je forme spécifiquement les enfants, pour qu’ils aient plusieurs cordes à leur arc. Quand j’ai arrêté l’école pour la cuisine, beaucoup étaient fâchés. Mais j’ai suivi ma passion et aujourd’hui, ils me félicitent», explique Mme Cynthia Kolbassia.
Son objectif est d’impacter positivement la société, pour que les mets tchadiens soient aussi connus que le Tieboudien (Tchep-djen) sénégalais.
Selon elle, la gastronomie tchadienne n’est pas visible dans plusieurs grands restaurants du pays et d’ailleurs. «Il faut savoir proposer et convaincre pour qu’ils goûtent. Une fois avoir goûté, ils vont informer les autres du délice. C’est comme cela que je fais avec les expatriés», dit-elle.
Ayant parcouru le pays à la découverte de nouveaux mets, Mme Cynthia Kolbassia se dit stupéfaite de la richesse culinaire tchadienne.
Elle conseille aux restaurateurs de proposer à leurs clients des mets locaux et de leur faire savoir que le Tchad a aussi une identité culinaire. «C’est malheureux et triste qu’un expatrié passe 12 ans au Tchad sans goûter nos mets», constate-t-elle.
Le Progrès