Le Public Interest Law Center (PILC) a organisé, ce samedi 1er mars 2025, une table ronde de sensibilisation au CEFOD sur le thème de la *Violence Basée sur le Genre, mettant l’accent sur les hommes victimes de violences domestiques.
Cette initiative vise à mettre en lumière un problème souvent négligé et à encourager une discussion ouverte sur les violences subies par les hommes dans le cadre domestique.
L’initiatrice, Maître Danmbaye Djatto Viviane a précisé que l’objectif est de dresser un état des lieux des hommes victimes de violences au Tchad, d’identifier et de caractériser les différentes formes de violences domestiques auxquelles ils sont confrontés, d’inciter les victimes à partager leurs expériences, et de mener une réflexion critique sur les enjeux stratégiques et politiques afin d’éliminer toutes les formes de violence à leur égard.
Autour de la table, les intervenants étaient Docteur Baissemma Thomas, Maître Samangassou Mahamat Bruno, notaire titulaire de charge, et le magistrat Abdoulaye Bono Kono, 6e substitut du procureur général.
Lors de leurs interventions, les panelistes ont souligné qu’il existe plusieurs formes de violences que les hommes subissent, notamment physiques, psychologiques, économiques et morales.
Selon Docteur Baissemma Thomas, les hommes souffrent quotidiennement de violences sous diverses formes au sein de leurs familles. Cependant, a-t-il observé, dans une société comme celle du Tchad, où domine une culture masculine, les hommes victimes ne dénoncent pas ces violences.
De son côté, le magistrat Abdoulaye Bono Kono a déclaré qu’au sein du milieu conjugal, de nombreuses violences sont infligées aux hommes par leurs épouses. Toutefois, l’homme, en raison de son orgueil, a honte ou craint d’être stigmatisé s’il dénonce ces violences auprès de sa famille.
Selon lui, bien que ces violences soient ponctuelles, elles restent moins fréquentes que celles subies par les femmes.
Le 6e substitut du procureur général a rappelé que le code pénal, en son article 10, condamne les violences faites aux hommes. Cependant, le problème réside dans le fait que les hommes victimes de violences, en particulier de la part de leurs épouses, ne se plaignent pas.
Les panelistes ont souligné que cette augmentation des cas de violences faites aux hommes est liée à l’évolution de la société.
De nos jours, les femmes n’hésitent plus à revendiquer leurs droits, ce qui a permis de mettre en lumière que les hommes aussi peuvent être victimes de violences conjugales.
Maître Baissemma Thomas a conclu en affirmant que la violence à l’égard des hommes existe depuis longtemps, mais pour lutter efficacement contre cette pratique, il est crucial que les hommes dénoncent ces abus.
Il a également proposé la création d’une association dédiée à la sensibilisation des hommes, afin de les encourager à briser le silence et à dénoncer ces violences dont ils sont victimes.
