Les différents aliments vendus dans les établissements scolaires publics de N’Djaména, surtout aux écoliers, ne respectent pas les conditions basiques d’hygiène. C’est dans l’insalubrité totale que ces éléments sont étalés et servis à ces écoliers qui ignorent les dangers sanitaires auxquels ils sont livrés.
Dans ces établissements scolaires, l’on trouve des patates, des beignets, des gâteaux et bien d’autres aliments, étalés ça et là et le plus non couvert.
Ils sont laissés entièrement à la merci des mouches, à la poussière et aux autres saletés qui y sont déposés sous l’effet du vent. Pire, des tas d’ordures ménagères jonchent le sol tout autour de ces aliments.
Ce jeudi 7 novembre à l’école Associée de Dembé dans la commune du 7ème arrondissement de N’Djamena. Individuellement ou en petits groupes d’amis, de frères ou de camarades ou de voisins, les élèves accourent en vers les femmes vendeuses d’aliments. D’autres se conduisent vers les vendeurs de glaçons.
En un clin d’œil, les écoliers remettent des jetons aux vendeuses et se voient servir selon leur commande, de la patate, du beignets ou du beignet avec pour sauce, le piment préparé à base de pâte d’arachide et visiblement bizarre. D’autres s’achètent de tamarin humide et bien pimenté, le tout dans des bouts de plastique. «Je préfère manger du tamarin pimenté pendant la récréation, mais à la maison, j’ai souvent mal au ventre », confie Ali, élève en classe de CM2 qui affiche un visage vulnérable.
« Faute d’argent, certains écoliers consomment chaque jour ces aliments, parfois mal préparés et non entretenus, et cela leur crée des maladies», rapporte M. Ouddah Abakar, enseignant à l’école communale de Diguel où le constat est identique à celui de l’Ecole Dembé et de plusieurs autres écoles primaires publiques.
« Dans notre école, nous empêchons à nos élèves de consommer certains aliments, surtout non couverts. Mais certains font la sourde oreille. De plus, les vendeuses se justifient en invoquant leur situation de veuves pour vendre des aliments non couverts», souligne Marmbaye Tatiana, directeur de l’école Associée de Dembé.
Toutefois, à l’école Associée FDAR de Chagoua, les vendeuses respectent certaines normes d’hygiène. Le Directeur de ladite École, Moyalmbaye Ferdinand, explique que l’hygiène est appliquée rigoureusement dans son établissement, Car, selon lui, les élèves et les vendeuses sont sensibilisés sur cette question pour le bien de tous. «Nous organisons même des journées de sensibilisation sur le bien-être de nos élèves. Toute vendeuse qui vend des aliments non couverts est expropriée de cette école », justifie -t-il.
Les vendeuses rencontrées dans ces différentes écoles affirment vouloir appliquer les conditions d’hygiène en couvrant les aliments, mais que les élèves eux-mêmes préfèrent les aliments non couverts. « Cela fait plus de 10 ans que je vends des aliments à l’école de Dembé. Je considère les élèves comme mes propres enfants et je leur offrirai toujours des aliments sains pour qu’ils ne tombent pas malades », confie Mme Rakhié.
Selon l’OMS, les aliments insalubres sont à l’origine de plus de 200 maladies allant de la diarrhée aux cancers. De ce qui précède, de nombreux écoliers Tchadiens sont exposés chaque jour aux risques sanitaires en consommant ces aliments dont les conditions de préparation et l’environnement dans lequel ils sont vendus laissent à désirer.
Ainsi, les responsables des établissements scolaires à tous les niveaux et les services compétents des différentes communes sont interpellés.
C’est un impératif de visiter les écoles primaires publiques afin de sensibiliser les vendeuses de ces aliments, au mieux, sanctionner celles qui ne respectent pas les conditions basiques d’hygiène, car la vie de ces pauvres écoliers en dépend.
Sangodji Francine
