Les sinistrés des inondations, venus de divers quartiers de la capitale, se trouvent dans une situation précaire sur le site de Milezi, situé dans la commune du premier arrondissement. Ils font face à d’énormes difficultés, sans prise en charge adéquate. Ils vivent chaque jour un nouveau désastre. Beaucoup d’entre eux ont tout abandonné. Ils ont quitté leur domicile, sans literie, vêtements de rechange ou autres effets personnels.
Avant d’être transférés à Milezi, ces sinistrés ils étaient passés par un camp installé au Lycée Ibrahim Mahamat Itno, dans le 1er arrondissement. Dans ce camp, des agents du Ministère de l’Action sociale enregistrent des informations sur leur provenance et la taille de leur famille. Là également, les conditions d’accueils n’étaient pas réunies pour eux.
Le camp continue de servir des sinistrés. Aujourd’hui, les salles de classe qui s’y trouvent sont transformées en dortoirs. Des eaux stagnantes s’accumulent dans la cour. Des femmes, ne sachant où aller, étalent leurs nattes sous les arbres et y passent la journée, répétant ce cycle jour après jour. Le froid et les moustiques ajoutent à leur détresse.
Chaque jour, de nouveaux sinistrés arrivent, ce qui crée un débordement dans leur prise en charge. Les quatre latrines du Lycée Ibrahim Mahamat Itno ne suffisent plus à répondre aux besoins, entraînant des situations où certains doivent se soulager à l’air libre.
Dès 16 heures déjà, les sinistrés installent leurs moustiquaires dans les classes pour se mettre à l’abri des moustiques. Ils doivent vivre ce calvaire jusqu’à la fin de procédures administratives.
Une fois les procédures administratives complétées, les sinistrés sont transférés au site de Milezi, où ils reçoivent un kit alimentaire, des moustiquaires, des nattes et des couvertures. Les tentes, confectionnées avec des bâches, abritent deux familles chacune.
Dame Fatimé Ali, mère de cinq enfants, fait savoir qu’à leur arrivée, sa famille n’a reçu qu’un seul kit de vivres et de non-vivres. Elle demande également que le site soit pulvérisé pour lutter contre les moustiques et que les rations alimentaires soient augmentées.
M. Ali Issa, père de trois enfants, souligne que les sinistrés sont exposés aux moustiques, ce qui les rend vulnérables au paludisme.
Sur le plan sanitaire, plus de 500 consultations ont été réalisées dans les trois sites des sinistrés (Gassi, Lycée Ibrahim Mahamat Itno et Milezi), dont 148 ont été prises en charge au site de Milezi par l’équipe médicale du Ministère de la santé publique. Les consultations révèlent que le paludisme est prédominant, suivi des maladies dermatologiques et respiratoires.
Malgré ces difficultés, un responsable du site assure que des mesures sont prises par le Ministère de l’Action sociale, en collaboration avec d’autres partenaires, pour répondre d’urgence aux besoins des sinistrés. Cela inclut l’installation de quatre forages, d’un centre de santé et de treize latrines.
Ismail Mahamat Khamis
